Tam tam..taaatada..., tam tam..taaatada....
New York City! NYC pour les intimes. Une ville que tous les habitants de la terre connaissent. Au moins de nom. Un fort symbole américain, gravé dans l'histoire. Une ville qui semble avoir toujours été là. Pourtant il n'en est rien, New York n'est pas si vieille. Sa configuration actuelle, une division en cinq arrondissements (boroughs) : Manhattan, Queens, Brooklyn, le Bronx et Staten Island, ne remontent qu'à la toute fin du XIXe siècle et à la première moitié du XXe siècle. Pour ma part, c'est en 2006 que j'y ai mis les pieds pour la première fois.
Je venais de passer un an et demi à me faire exploiter comme assistant Flame dans une société de "malades mentaux". On m'avait bien fait comprendre que d'être Flamiste, ca se méritait. Flamiste? mais qu'est ce que c'est que ce poste à la con? A une époque, c'était vraiment un truc chouette mais peut être que j'y reviendrais.
Là où je travaillais? C'était le genre de société qui fabrique des choses absolument non vitales mais qui prends tout comme si cela l'était. Une société de post production en publicité. Moi j'étais l'assistant, le larbin, celui à qui tu peux tout demander. J'étais mal payé alors je n'avais pas compris que toute cette pression n'était qu'une histoire de gros sous. Moi, j'étais là pour mériter un job qui avait l'air sympa. Résultat des courses, au bout de plusieurs mois j'ai contracté un zona, ma tension est monté en flèche et le médecin m'a catégoriquement interdit de retourner travailler Accessoirement ça n'allait plus avec Amélie avec qui je venais de partager 5 ans de ma vie.
Me retrouvant soudain sans travail, sans rythme, sans repères mais avec un peu de sous, je décidais d'aller prendre l'air en allant voir David à NYC. C'est un de mes plus vieux amis. Je ne pourrais vous dire à quand remonte notre première rencontre, mais nous étions probablement cote à cote, chacun dans une poussette. Quelque part, c'est un peu comme mon frère. Il venait de finir la prestigieuse école Polytechnique lorsqu'il a aménagé a New York. Aussi c'est avec une grande générosité qu'il m'a accueillie, dans son tout petit chez lui de 10 mètres carrées durant 4 semaines.
03 Novembre 2006 , Paris
Je viens de monter dans l'avion. Sur le tarmac de l'aéroport de Paris Charles de Gaules, je me chie littéralement dessus. Quelques instant plus tôt, au moment d'enregistrer mes bagages, le patron de la fameuse société m'appelait en personne pour me féliciter de me casser et m'apprendre que pour eux "la vie continuait" et donc qu'ils allaient me remplacer illico. Il conclua par un "Inutile de revenir hein!"... (Mais quel C... NDLR)
Je venais de perdre mon job, j'étais pleins de doute quant à mes compétences, j'allais quitter le territoire français pour un lieu jusqu'ici inconnu, j'étais sous pressions et impossible d'appeler quelqu'un pour décharger. Me voila parti pour huit heures de vol.
Aéroport de JFK.....Heure du soir? Aucune idée, je suis déboussolé.
Dans l'avion, j'ai fait la connaissance de Isaac qui à l'arrivé, me propose gentiment de me déposer chez mon pote en taxi, car c'est dans sa direction. Quelle chance! La taxi ne fais jamais parti de mon budget et c'est rare que j'en prenne un.
A travers les fenêtres, dans la nuit, j'aperçois New York. J'ai tellement hâte d'en voir plus mais pour l'heure il est temps de rejoindre mon ami.
Rapidement j'arrive chez David, je palpe les premiers dollars que je viens d'échanger et visiblement, je ne sais pas faire le point avec mon appareil.
Le Village. Comme YMCA? Je ne sais pas encore ce que cela implique mais cela sonne bien. C'est la première nuit que je passe aussi loin de chez moi, et je la passe chez mon pote dans ce petit appartement situé Christopher Street, au dessus d'une diseuse de bonne aventure.
4 Novembre 2006
Apres une bonne nuit de sommeil jetlagué, je m'empresse de sortir voir ce que j'ai cru apercevoir la veille dans la pénombre: New York !
"Oh punaise ! des taxis jaunes" (bon touriste à la con, je suis)
Je l'admet, dans cette photo, il n'y a rien. Rien que la première fois ou je sors d'un appartement et que je tombe sur New York. Je vois des taxis jaunes dans leur contexte urbain New Yorkais pour la première fois. Rien n'est cadré. Je n'avais surement qu'une seul idée en tête: vite! vite! je dois capturer le plus de "jaune" possible. Cette photo, c'est de la pure hâte et la grande maladresse! Mais quel beau souvenir.
Oh! las bas ! Ne serait ce pas??? l'EMPIRE STATE BUILDING !!!!!
Si je n'en avait vu ne serait ce qu'une antenne, j'en aurait pris la photo. J'étais euphorique, subjugué ! Jamais l'écran du cinéma n'avait était aussi...IMAX. je n'en voyais plus les bord.
Moi qui pataugeais depuis toujours dans meli mélo de cailloux haussmannien, me voila soudain chez Superman, Batman, dans un comics, dans une fiction.
Et tous ce que je capture m'apparait fantastique!
Les perceptives sont tellement folles que je ne peux traverser une rue sans m'arrêter en plein milieu pour regarder au loin.
Tout m'interpelle, jusqu'aux signalétiques de rue.
Les fameux escaliers ! J'en avait vu des gangsters prendre la fuite par ses escaliers jusqu'ici, avoir un escalier à sa fenêtre était pour moi de la fiction.
Un homme prends un taxi et forcément, il a tout du grand pianiste, Vous ne trouvez pas? Écrivain ou encore réalisateur ? Il pourrait être journaliste, critique d'art, directeur de la CIA?
Je croise un bus et forcement, dedans il y a un Terminator qui me repère ! Ne devrait-il pas être a Los Angeles, en 2029?
Patriotisme!? Bien que cela ne m'étonne pas du tout de voir un drapeau américain flotter à une fenêtre, je m'interroge. Il ne me viendrait jamais à l'idée d'exposer un drapeau français à la mienne. Chez moi cela pourrait même être mal prit. En France, il n'y a que les institutions qui hissent l'Etendard. Est ce que c'est bien? Est ce que c'est mal, je ne sais pas vraiment, c'est diffèrent et c'est ce qui compte. Cette différence m'éveil un nouveau point de réflexion. Un tas même mais ici n'est pas la question. En tous cas, ce qui est sure, c'est qu'en Amérique, tu sais que tu es en Amérique. Tous cela est très stimulant!
C'est marrant, mais à l'époque, j'étais tellement concentré à essayer de faire rentrer un bus entier dans une photo tout en étant collé à lui avec mon fish eye, que je n'avais pas remarqué le message. M'était-il adressé? Remember your fisrt time... Je n'étais alors pas du tout conscient que je n'étais qu'au début d'une longue aventure.
Première soirée à New York. Sur un toit du MeatPacking District, je regarde le soleil se coucher. En 1900, le Meatpacking District abritait 250 abattoirs et usines de conditionnement, ce qui lui donna son nom. Aujourd’hui, il n’en reste que cinq dans le quartier. Dans les années 60, la crise s’est installée, atteignant un pic historique dans les années 80. Le Meatpacking District était à l’époque une zone industrielle brute, l’épicentre du trafic de drogue et de la prostitution. Quelques années plus tard, à la fin des années 90, les choses prirent une tournure différente. Le quartier est maintenant surtout connu pour sa vie nocturne animée et glamour.
Le nuit est tombé.
Sur le chemin du retour, je découvre ce que signifie Halloween pour les américains.
Des montagnes de citrouilles ! et quelles citrouilles? Je n'en avait jamais vu de si grosses.
Le sachiez tu?
Halloween est en réalité une tradition Irlandaise pour laquelle on avait coutume de creuser des visages dans des navets. Si l'on croit au départ que la fête d'Halloween est américaine, c'est parce que de nombreux irlandais ont émigrés au XIXe siècle et, une fois aux États-Unis, ils n'ont pas trouvé de navets pour faire perdurer la tradition. Ils se sont ainsi rabattus sur la citrouille, plus répandue à l'époque, et également plus facile à sculpter. Ainsi naissait la citrouille d'Halloween et la couleur orange assimilée à cet événement. Halloween est restée irlandaise jusqu'au XXe siècle, avant que les américains s'en emparent et la transforment en fête commerciale symbolisée par l'orange.
Je découvre aussi les difficulté de la photo en basse lumière. Ce soir là, j'ai beau essayé, je n'arrive pas a faire une photo nette. Je me souviens encore mon agacement de ne pas y arriver et ce sentiment d'être mauvais. "Mais si je n'arrive pas a faire une photo nette, alors comment pourrais-je faire une belle photo?" La netteté, la maitrise du grain, "la perfection" me paraissait les ingrédients minimum pour considérer une photo. Au moment où j'écris ces mots en 2021, mon avis à bien changé et je suis ravi d'avoir su garder ces photos ratés.
Cela fait maintenant 24h que je suis sur le sol américain, je me sent transformé, diffèrent. un peu comme quand enfant, j'allais dans un parc d'attraction. Tout autour de moi est diffèrent. Je me concentre sur ce qui m'entoure et je ne sais plus vraiment qui je suis, libéré de qui je dois être. Je découvre la joie d'être ailleurs, d'être libéré de soi pour mieux ce découvrir.
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